Article dans la Tribune de Genève

Posté par le 22 octobre, 2016

Des familles syriennes ont invité les gens du cru

Asile Une trentaine de réfugiés accueillis à Genève ont convié la population à partager plus qu’un repas.

Lundi 27 Juin 2016 07:00

 

Sophie Roselli

Une soupe de lentilles; du riz à l’orientale au poulet et fruits secs; une purée d’aubergines; des crêpes fourrées à la crème. Autant de spécialités cuisinées mercredi par une trentaine de familles syriennes réfugiées à Genève pour la population, invitée à partager plus qu’un repas de rupture de jeûne. Une façon d’inverser les rôles en matière d’accueil. Cela dans le contexte de la Journée mondiale des réfugiés.

Dans la salle communale de Coppet (VD), une septantaine de personnes a répondu à l’invitation. «Le but de la soirée est de rapprocher les gens, de lever les préjugés», explique Alia El May Azmeh, présidente de l’association Sourire de femmes, à l’initiative de la rencontre. L’une de ses membres, Nemat Mardam-Bey, précise: «L’idée c’est aussi d’élargir le réseau des réfugiés», dans le but de faciliter leur intégration.

Comment êtes-vous arrivé ici? Quelle était votre vie là-bas? Comment voyez-vous votre avenir? Qu’attendez-vous de nous? Autant de questions posées par les habitants du cru pour nouer les premiers contacts. Les réfugiés présents ont fui les combats à Alep, surmontant mille obstacles pour sortir de la Syrie en direction de la Turquie avant de rejoindre l’Europe en avion ou par bateau. Un menuisier, un monteur électricien, un patron d’une fabrique de marbre, une professeure de mathématiques, une ingénieure agronome ont décrit dans les grandes lignes leur périple. Leur désir est de retourner dès que possible dans leur pays. En attendant, chacun avance sur le chemin de l’intégration, d’abord en suivant des cours de français ou en reprenant le fil de leur scolarité pour les plus jeunes.

Certains ont déjà franchi une nouvelle étape, en trouvant un travail. Arrivé il y a deux ans en Suisse, le marbrier Kheirallah, placé avec sa famille dans un appartement à Carouge, autorisé à travailler, s’est reconverti en cuisinier. Egalement ici depuis deux ans, Issam s’est vu confier la gérance d’une bijouterie et vit désormais de façon autonome. Des jumelles, Sana et Sama, 18 ans, cherchent quant à elles à passer leur bac international en candidat libre. «Actuellement elles sont en classe d’accueil au Collège Rousseau et suivront le cursus standard en septembre. Elles parlent parfaitement anglais mais ne sont pas encore au point en français. Nous essayons de trouver des enseignants qui pourraient leur donner bénévolement des cours», précise Nezha Drissi, également membre de l’association. Lancée en 2015, Sourire de femmes vise à aider des Syriennes réfugiées en Suisse ou déplacées dans des camps, notamment au Liban.

(Tribune de Genève)